ITV: Hugo Tronche, vainqueur du King of Self-Défense à Bercy

Nous avons le plaisir d’accueillir les conseils et le témoignage d’Hugo Tronche, vainqueur du King of Self-défense à Bercy, agent de protection rapproché et professeur de Penchak Silat (Académie Franck Ropers).

« …Le principal ennemi dans ce type de situation, c’est soi-même… »

Face-au-conflit : Bonjour Hugo pourriez-vous vous présenter s’il vous plaît?

Je m’appelle Hugo Tronche, j’ai 28 ans et je suis garde du corps. Dans ce cadre, je gère la protection rapprochée de diplomates, personnalités du show-biz et industriels, ce qui m’a amené à intervenir au sein de plusieurs conflits sociaux, notamment lors d’une séquestration de dirigeants industriels.

Professeur 3e Dan de Penchak Silat, expert en combat à mains nues et avec armes, j’ai fondé la « Méthode Hugo Tronche » à Grenoble. Cette dernière, basée sur mon expérience du terrain et le Penchak Silat que Franck Ropers m’a enseigné, regroupe plus de 70 élèves en cours collectifs, en outre des cours particuliers et des divers stages que je dispense.

Également consultant en gestion des conflits, j’ai créé un module spécifique qui répond aux besoins des professionnels et des  civils. J’interviens notamment en tant que formateur dans des centres de formation de garde du corps agréés par l’Etat.

 Enfin, je suis démonstrateur lors de galas d’arts martiaux, tels que le festival des arts martiaux de Bercy. J’ai d’ailleurs pour ambition de développer cette partie plus spécifique de mon travail, en proposant et en multipliant l’accès aux techniques que j’enseigne (site internet, vidéos, etc.).

Face-au-conflit :Quel a été votre parcours, vos formations ?

J’ai débuté les arts martiaux à l’âge de 4 ans par le judo. Je me suis ensuite dirigé vers le karaté : j’ai commencé par des styles traditionnels, puis par du karaté contact (notamment avec Philippe Giaccone). Désireux de développer ma pratique dans une optique plus axée sur le combat et étant attiré par le ring, je me suis par la suite tourné vers la boxe française (auprès de Dominique Fontanarosa), ce qui m’a permis d’engranger de solides connaissances et de rencontrer des boxeurs de divers horizons (boxe thaïlandaise, kick-boxing, free fight). À 17 ans, je débute dans le milieu de la sécurité, dans un établissement de nuit où j’ai du adapter immédiatement mes connaissances sur le terrain. Je me suis quatre ans plus tard lancé dans la protection rapprochée (diplômé d’État) et suis devenu formateur en Self Défense & protection rapprochée au sein du centre de formation Groupe 9, agréé par l’État. J’ai également suivi au sein de ce centre une formation en combat rapproché dispensée par Kevin Dillon (instructeur des SWAT aux Etats-Unis), et j’ai représenté pendant quelques temps son système en France. C’est lors d’un stage que j’ai découvert le Penchak Silat. J’y ai trouvé instantanément ce que j’avais toujours cherché : une efficacité redoutable adaptée à « la rue ». C’est alors que j’ai rencontré Franck Ropers qui m’a transmis son style inimitable au fil de nombreux cours privés intensifs, et m’a nommé Professeur.

J’ai créé en 2011 la “Méthode Hugo Tronche” à Grenoble. J’enseigne cette méthode en cours collectifs, cours particuliers, stages & séminaires. Cette structure compte aujourd’hui plus de 70 adhérents en cours collectifs, et de nombreux cours privés et stages y sont dispensés.

Face-au-conflit :Aujourd’hui, vous avez développé votre méthode, pourriez-vous nous en dire plus ?

J’ai basé ma méthode sur deux axes principaux :

1 : L’expérience du terrain que j’ai acquise aux cours de mes années de travail dans le milieu de la sécurité.

2: Le Penchak Silat, un art martial de Self-Défense redoutable et reconnu pour son efficacité en combat réel.

J’ai mis en place différents modules :

– Une Self-Défense pour civils, adaptée à tous.

– Un module spécifique pour les professionnels de la sécurité & les forces de l’ordre qui respecte les impératifs de leurs métiers.

– Une méthode de Défense élaborée uniquement pour les femmes.

Ma méthode se veut :

– Simple (les mouvements complexes sont difficiles à utiliser en situation réelle)

– Réaliste (la méthode est basée sur l’expérience vécue d’agressions réelles)

– Reptilienne (seuls les mouvements naturels et répétés de nombreuses fois peuvent être utilisés)

J’ai créé un module de gestion de conflits qui permet de préparer une personne à une confrontation physique ou verbale. Celui-ci est basé sur mon expérience ainsi que l’expertise de psychologues, professionnels de la négociation et de Franck Ropers. L’objectif est de programmer le cerveau afin que le sujet puisse réagir en cas de conflit et sortir d’une situation à risque.

J’ai également mis en place une méthode de préparation physique spécifique pour développer des facultés tel que l’explosivité.

Face-au-conflit : Comment abordez-vous la résolution des conflits et la réponse face à une agression & quelles sont pour vous les étapes fondamentales pour gérer un conflit?

Ma méthode s’applique dans le cadre d’une agression dans la rue face à un inconnu.

Il est important d’expliquer le mode de fonctionnement d’un agresseur potentiel ainsi que les différents profils types aux élèves avant d’aborder les techniques physiques. Je pense qu’il faut déjà comprendre la problématique et ensuite étudier les solutions adaptées.

Je commence donc par décrire les comportements qui peuvent être dangereux, j’explique les différents degrés d’agressions et ensuite je propose des solutions.

Pour moi, la progression du conflit se déroule généralement en trois phases :

1-    L’escalade de la violence. (C’est le jeu verbal et gestuel que l’on voit dans la rue, où chaque mot ou geste appelle un mot plus fort.)

2-    La ligne rouge. (C’est l’instant critique où l’adversaire passe à l’agression physique.)

3-    L’agression physique. (C’est le combat à proprement parler.)

J’enseigne le comportement adapté à chacune de ces phases, je transmets des techniques de négociation applicables en situation d’agression. Il y a également dans mon module un volet qui concerne la gestion du stress dans lequel je « décrypte » le cerveau humain, je décris les différents niveaux de stress ainsi que l’effet tunnel. J’ai également étudié les comportements proie/prédateurs.

Une fois la théorie comprise, je mets en place des jeux de rôles (cas concrets) qui permettent à mes stagiaires de mettre en application la méthode. Ce type d’exercice est exceptionnel et permet de donner du “vécu” aux personnes qui n’ont jamais été confrontées à ces situations.

Il faut être honnête, plus l’on s’habitue à gérer des conflits (cas réels), plus l’on sera à l’aise dans ce genre de situation. Les personnes exerçant une profession dite “à risque” seront donc forcément plus à l’aise dans ce domaine.

Face-au-conflit : A contrario lors d’une crise que faut-il absolument éviter ?

Le principal ennemi dans ce type de situation, c’est soi-même : se laisser dominer par ses peurs, ou par son envie de se battre, répondre aux provocations… C’est ce qu’il faut éviter.

Cela peut même devenir pernicieux, puisque, naturellement, nous pouvons laisser échapper des phrases qui attisent la violence, sans même en avoir conscience.

Face-au-conflit : Quelle place accordez-vous à la préparation physique, mentale et à la gestion du stress lors des entrainements?

J’accorde une place importante à la préparation physique lors de mes cours, car une personne faible physiquement aura beaucoup de mal à sortir d’une agression (manque de souffle, etc.) Concernant la préparation mentale, elle est pour moi primordiale : j’explique à mes élèves que pour être efficace en combat de rue, nous devons nous habituer à la violence, travailler de manière réaliste et déterminée pour se conditionner car l’inconnu est dangereux. Un prédateur (agresseur) est capable de ressentir une personne faible, si l’élève se renforce physiquement et psychologiquement, il aura donc moins de chance d’être agressé ! Ces deux aspects contribuent donc à améliorer sa gestion du stress.

Face-au-conflit : Vous avez récemment remporté la compétition King of self-défense à Bercy, pensez-vous que ce type de manifestation participe à la démocratisation de la sécurité personnelle ?

Bercy c’est avant tout un spectacle, c’est très différent d’une situation réelle. Vous avez raison, cela participe en quelque sorte à la démocratisation de la sécurité personnelle : le temps d’une soirée, les spectateurs (re)découvrent les nombreuses et différentes techniques de self-défense existantes. Néanmoins, il s’agit avant tout d’un show, il faut donc veiller à dissocier cette représentation, cette mise en spectacle, des situations de conflit qui, elles, sont bien réelles…

Face-au-conflit : Si le lecteur ne devait retenir qu’une seule chose, quelle serait-elle?

Je conseille aux lecteurs d’éviter le conflit tant que possible. Les issues sont rarement glorieuses… C’est cet enseignement que Franck Ropers et moi-même développons au cours d’un module spécifique nommé “RT Concept”, concept que nous avons créé en commun et que nous dispensons lors de séminaires.

Merci Hugo !

Pour contacter Hugo :

Mail :hugo.tronche@sfr.fr

Website : www.methode-hugo-tronche.com

www.academiefranckropers.com

La publication a un commentaire

  1. rangon

    bonjour avez vous un club sur paris afin de me faire parvenir l’adesse et coordonné de ce club par mail . merci , luc rangon

Et vous, vous en pensez quoi?

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