Interview : Richard Douieb, le Krav Maga pour résoudre un conflit

 

Bonjour à toutes et à tous, j’ai l’honneur d’accueillir aujourd’hui Richard Douieb, expert en Krav-Maga et président de la fédération européenne de Krav-Maga. Conseils, recommandations, applications, ne ratez rien du témoignage de Richard et pensez à laisser vos impressions !

 

« Le vrai objectif de la pratique ne doit pas viser la confrontation, mais l’amélioration de notre propre potentiel. Seule garantie d’une meilleure efficacité en cas de conflit physique ou verbal. »

 

Face-au-Conflit : Bonjour Richard, pourriez-vous vous présenter s’il vous plaît?

Richard Douieb : Bonjour, je suis président de la fédération européenne de Krav-Maga.

J’ai commencé le Krav-Maga à l’âge de 16 ans en Israël en 73. En 1980 je suis revenu en France où j’ai pratiqué d’autres arts martiaux et sports de combat. J’ai été champion de France de Boxe Américaine et ceinture noire dans une ou d’autres disciplines que la mienne. Parallèlement j’ai travaillé dans la sécurité dans des endroits à risques et suis retourné en Israël plusieurs fois par an pour continuer mon apprentissage auprès d’Imi jusqu’à son décès en 98.

Face-au-Conflit : Quel a été votre parcours ? Vos formations ?

Richard Douieb : Le travail dans la sécurité pendant douze ans dans des endroits « chauds » où j’étais seul à intervenir. La plupart des conflits se réglaient par la discussion.

Face-au-Conflit : Aujourd’hui,

vous dispensez des cours et stages au sein de votre fédération, pourriez-vous nous en dire plus ?

Richard Douieb : Mes cours sont essentiellement pour l’apprentissage du Krav-Maga. Il m’arrive d’évoquer le sujet lors de débats à mes stages.

Face-au-Conflit : Face à la multitude de méthodes de défense existantes, quels conseils donneriez-vous à nos lecteurs désireux de s’orienter ?

Richard Douieb : Toutes les défenses compliquées techniquement contre agressions physiques sont à éviter. C’est toujours la défense la plus simple et logique qui aura des chances de fonctionner. Donc je conseille de voir un ou plusieurs cours de la discipline qui vous intéresse avant de vous décider à vous inscrire. Ceci étant en démarrant une self-défense et sans expérience préalable il est très difficile de différencier le vrai du faux.

Face-au-Conflit : La frontière entre conflit et agression est mince, comment abordez-vous la résolution des conflits et la réponse face à une agression ?

Richard Douieb : Les conflits peuvent avoir plusieurs origines :

1 – Une agression dans le but de voler une personne. Dans ce cas la réaction doit être quasi immédiate. Cela peut-être une contre-attaque ou la décision de donner ce que le voleur demande. Dans tous les cas c’est le sang froid qui permettra de prendre la décision la plus opportune et intelligente.

2 – Un conflit qui s’envenime, souvent principalement pour des raisons d’amour propre contrarié (égo). Dans ce cas la discussion est toujours la meilleure des solutions. Notre propre égo ne doit pas, dans l’idéal, alimenter un conflit qui autrement pourrait se résoudre.

Face-au-Conflit : Avez-vous une méthodologie pour résoudre un conflit ? Concrètement que faut-il faire ?

Richard Douieb : La solution est simple et immuable. Les méthodes peuvent varier. Nous devons montrer, froidement et sans émotion, qu’en cas de nécessité nous répondrons présents sans faillir, si notre interlocuteur s’avisait de nous attaquer physiquement. Nos réponses verbales ne doivent pas viser à blesser l’interlocuteur. Celui-ci se retrouverait donc dans des conditions idéales pour se calmer. Nous ne l’atteignons pas dans sa fierté et il a compris qu’il risquerait de ne pas sortir indemne d’une confrontation physique. De quoi calmer beaucoup d’excités. Attention il faut être déterminé à faire face au cas où la situation se dégraderait, sinon votre éventuel agresseur le sentirait.

Face-au-Conflit : a contrario, lors d’une crise que ne faut-il absolument pas faire ?

Richard Douieb : Chercher à répondre à ses attaques verbales superficielles au lieu d’aller droit à l’essentiel. Démontrer une absence d’assurance.

Face-au-Conflit : Dans les simulations, c’est important le réalisme?

Richard Douieb : Travailler le réalisme dans la technique est essentiel pour habituer nos réflexes à travailler juste. Demander un combat dur comme nous le faisons à nos examens pour forger son courage est primordial. Le courage se travaille effectivement, mais pas n’importe comment. Les simulations peuvent être ludiques, mais sachant que le danger n’est que simulé celui qui participera doit être conscient qu’il s’amuse à faire semblant. Il en tirera alors les bénéfices d’une action ludique, ce qui peut être positif pour certaines raisons. il est important cependant de ne pas faire passer ce genre de travail pour une accession au courage. Ce serait mentir à l’élève ou au stagiaire.

Face-au-Conflit : Quelle place accordez-vous à la préparation physique, mentale et à la gestion du stress lors des entrainements ?

Richard Douieb : Beaucoup de place. Abordons la gestion du stress, j’aimerais prendre à contre-pied certaines idées reçues. Beaucoup d’enseignants pensent qu’il faut apprendre dans la dureté pour faire progresser le courage. Au contraire la familiarisation du danger ne peut être efficiente au début qu’avec l’absence de stress. Ce ne sont pas les coups reçus trop tôt qui vont développer le courage, mais un stress que le pratiquant pourra au départ aisément surmonter.

Face-au-Conflit : Si le lecteur ne devait retenir qu’une seule chose, quelle serait-elle ?

Richard Douieb : Il faut admettre qu’il peut arriver autant de situations possibles qu’il existe de personnes. Nous-mêmes ne sommes pas forcément dans les mêmes dispositions un jour et le lendemain. Notre agresseur sera-t-il grand petit, léger lourd, jeune, vieux, très déterminé ou pas trop ?

Il faut accepter que nous ne saurons jamais, et qu’un jour tout peut bien se passer et pas un autre. Le vrai objectif de la pratique ne doit pas viser la confrontation, mais l’amélioration de notre propre potentiel. Seule garantie d’une meilleure efficacité en cas de conflit physique ou verbal.

 

Pour contacter Richard Douieb et la Fédération Européenne de Krav-Maga

 

Merci Richard pour votre témoignage!

 

Bonjour à toutes et à tous, j’ai l’honneur d’accueillir aujourd’hui Richard Douieb, expert en Krav-Maga et président de la fédération européenne de Krav-Maga. Conseils, recommandations, applications, ne ratez rien du témoignage de Richard et pensez à laisser vos impressions !

« Le vrai objectif de la pratique ne doit pas viser la confrontation, mais l’amélioration de notre propre potentiel. Seule garantie d’une meilleure efficacité en cas de conflit physique ou verbal. »

Face-au-Conflit : Bonjour Richard, pourriez-vous vous présenter s’il vous plaît?

Richard Douieb : Bonjour, je suis président de la fédération européenne de Krav-Maga.

J’ai commencé le Krav-Maga à l’âge de 16 ans en Israël en 73. En 1980 je suis revenu en France où j’ai pratiqué d’autres arts martiaux et sports de combat. J’ai été champion de France de Boxe Américaine et ceinture noire dans une ou d’autres disciplines que la mienne. Parallèlement j’ai travaillé dans la sécurité dans des endroits à risques et suis retourné en Israël plusieurs fois par an pour continuer mon apprentissage auprès d’Imi jusqu’à son décès en 98.

Face-au-Conflit : Quel a été votre parcours ? Vos formations ?

Richard Douieb : Le travail dans la sécurité pendant douze ans dans des endroits « chauds » où j’étais seul à intervenir. La plupart des conflits se réglaient par la discussion.

Face-au-Conflit : Aujourd’hui, vous dispensez des cours et stages au sein de votre fédération, pourriez-vous nous en dire plus ?

Richard Douieb : Mes cours sont essentiellement pour l’apprentissage du Krav-Maga. Il m’arrive d’évoquer le sujet lors de débats à mes stages.

Face-au-Conflit : Face à la multitude de méthodes de défense existantes, quels conseils donneriez-vous à nos lecteurs désireux de s’orienter ?

Richard Douieb : Toutes les défenses compliquées techniquement contre agressions physiques sont à éviter. C’est toujours la défense la plus simple et logique qui aura des chances de fonctionner. Donc je conseille de voir un ou plusieurs cours de la discipline qui vous intéresse avant de vous décider à vous inscrire. Ceci étant en démarrant une self-défense et sans expérience préalable il est très difficile de différencier le vrai du faux.

Face-au-Conflit : La frontière entre conflit et agression est mince, comment abordez-vous la résolution des conflits et la réponse face à une agression ?

Richard Douieb : Les conflits peuvent avoir plusieurs origines :

1 – Une agression dans le but de voler une personne. Dans ce cas la réaction doit être quasi immédiate. Cela peut-être une contre-attaque ou la décision de donner ce que le voleur demande. Dans tous les cas c’est le sang froid qui permettra de prendre la décision la plus opportune et intelligente.

2 – Un conflit qui s’envenime, souvent principalement pour des raisons d’amour propre contrarié (égo). Dans ce cas la discussion est toujours la meilleure des solutions. Notre propre égo ne doit pas, dans l’idéal, alimenter un conflit qui autrement pourrait se résoudre.

Face-au-Conflit : Avez-vous une méthodologie pour résoudre un conflit ? Concrètement que faut-il faire ?

Richard Douieb : La solution est simple et immuable. Les méthodes peuvent varier. Nous devons montrer, froidement et sans émotion, qu’en cas de nécessité nous répondrons présents sans faillir, si notre interlocuteur s’avisait de nous attaquer physiquement. Nos réponses verbales ne doivent pas viser à blesser l’interlocuteur. Celui-ci se retrouverait donc dans des conditions idéales pour se calmer. Nous ne l’atteignons pas dans sa fierté et il a compris qu’il risquerait de ne pas sortir indemne d’une confrontation physique. De quoi calmer beaucoup d’excités. Attention il faut être déterminé à faire face au cas où la situation se dégraderait, sinon votre éventuel agresseur le sentirait.

Face-au-Conflit : a contrario, lors d’une crise que ne faut-il absolument pas faire ?

Richard Douieb : Chercher à répondre à ses attaques verbales superficielles au lieu d’aller droit à l’essentiel. Démontrer une absence d’assurance.

Face-au-Conflit : Dans les simulations, c’est important le réalisme?

Richard Douieb : Travailler le réalisme dans la technique est essentiel pour habituer nos réflexes à travailler juste. Demander un combat dur comme nous le faisons à nos examens pour forger son courage est primordial. Le courage se travaille effectivement, mais pas n’importe comment. Les simulations peuvent être ludiques, mais sachant que le danger n’est que simulé celui qui participera doit être conscient qu’il s’amuse à faire semblant. Il en tirera alors les bénéfices d’une action ludique, ce qui peut être positif pour certaines raisons. il est important cependant de ne pas faire passer ce genre de travail pour une accession au courage. Ce serait mentir à l’élève ou au stagiaire.

Face-au-Conflit : Quelle place accordez-vous à la préparation physique, mentale et à la gestion du stress lors des entrainements ?

Richard Douieb : Beaucoup de place. Abordons la gestion du stress, j’aimerais prendre à contre-pied certaines idées reçues. Beaucoup d’enseignants pensent qu’il faut apprendre dans la dureté pour faire progresser le courage. Au contraire la familiarisation du danger ne peut être efficiente au début qu’avec l’absence de stress. Ce ne sont pas les coups reçus trop tôt qui vont développer le courage, mais un stress que le pratiquant pourra au départ aisément surmonter.

Face-au-Conflit : Si le lecteur ne devait retenir qu’une seule chose, quelle serait-elle ?

Richard Douieb : Il faut admettre qu’il peut arriver autant de situations possibles qu’il existe de personnes. Nous-mêmes ne sommes pas forcément dans les mêmes dispositions un jour et le lendemain. Notre agresseur sera-t-il grand petit, léger lourd, jeune, vieux, très déterminé ou pas trop ?

Il faut accepter que nous ne saurons jamais, et qu’un jour tout peut bien se passer et pas un autre. Le vrai objectif de la pratique ne doit pas viser la confrontation, mais l’amélioration de notre propre potentiel. Seule garantie d’une meilleure efficacité en cas de conflit physique ou verbal.

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