Interview: Guillaume Morel – Protegor, la sécurité personnelle pour résoudre un conflit

Interview: Guillaume Morel – Protegor, la sécurité personnelle pour résoudre un conflit

Vous êtes perdu parmi les méthodes de self défense? Vous avez toujours voulu savoir ce qu’est la sécurité personnelle? Vous êtes à la recherche d’un ouvrage qui couvre tous ces domaines? Guillaume Morel, co-auteur de:  Protegor, guide pratique de sécurité personnelle, self défense et survie urbaine, répond à vos interrogations…

« …apprenez de vos conflits pour évoluer. Vous ne devez plus gérer vos conflits à 30 ans comme vous les gériez à 20 ans… »

Face-au-Conflit : Bonjour guillaume pourriez-vous vous présenter s’il vous plaît?

Guillaume Morel : Faisons sobre : Guillaume Morel, 37 ans, consultant en management, passionné par les arts martiaux & sports de combat depuis mes 11 ans.

Face-au-Conflit : Quel a été votre parcours ? Vos formations ?

Guillaume Morel :Ingénieur de formation, avec une solide expérience en marketing & management, j’ai aussi suivi un 3e cycle pendant 15 mois en Chine. Je donne régulièrement des cours de conseil/management, en entreprise (à Chicago) et en école de commerce (à Cergy). Côté arts martiaux, j’ai eu ma ceinture noire de Karaté à 16 ans, mon 1e dan à 18 ans… et après je suis passé à d’autres disciplines où les grades sont inutiles.

Face-au-Conflit : Vous êtes co-auteur du livre Protegor, pouvez-vous nous parler de cette expérience ?

Guillaume Morel :J’ai écrit mon premier livre à 23 ans, sur le Balisong (couteau papillon). Puis un livre sur Shaolin ensuite, et j’ai coordonné la réalisation d’autres livres pour Européenne de Magazines, mon premier éditeur (que je remercie pour la confiance, j’étais jeune et il fallait prendre le pari). Depuis ado, j’accumulais des notes sur le combat & la défense… J’avais toujours en tête de faire un bouquin généraliste sur le combat & la défense efficace. D’ailleurs, dès que la compétition ne m’a plus séduit, je suis passé à des disciplines de self-défense, au tir… et c’est lors d’un stage de self-défense que j’ai rencontré Fred Bouammache, lui-même aussi très impliqué dans ces sujets. On a décidé d’écrire ce bouquin ensemble. Et l’éditeur Amphora a dit banco sur le projet présenté.

Face-au-Conflit : Pouvez-vous nous expliquer


c’est qu’est la sécurité personnelle ?

Guillaume Morel : Quand j’ai conçu le plan de Protegor, j’ai utilisé une structure très simple : avant le danger, pendant le danger, après le danger. C’est devenu : « sécurité personnelle », « self-défense », « survie urbaine ». La « sécurité personnelle » c’est donc l’ensemble des dispositifs de préparation, d’anticipation, de prévention, … les bonnes pratiques qui permettent de réduire les risques de danger pour soi & ceux que l’on protège. C’est tout ce qu’il faut faire avant que le danger ne soit avéré.

Face-au-Conflit : Sur votre blog vous abordez régulièrement les notions d’EDC : « Every Day Carry », pouvez-vous nous en dire plus ?

Guillaume Morel : Entre autres oui… c’est un sujet récurrent (quoique un peu moins très récemment) car infini. Les accessoires que « l’on transporte tous les jours sur soi » peuvent être d’une très grande variété, d’autant qu’ils sont propres à chacun, selon ses habitudes, son métier, ses peurs, sa culture, le pays dans lequel on vit. Et les débats sont donc sans fin. Un bon sujet donc pour forums, blogs & autres :) Moi j’y vois l’intérêt de présenter certains accessoires originaux, de donner des idées d’accessoires de sécurité à un maximum de lecteurs (j’ai offert des ResQme à quasiment toute ma famille et à plusieurs amis… c’est le genre d’accessoires auquel on ne pense pas si l’on ne le connait pas), et parfois d’enclencher des débats sur l’utilité de telle ou telle fonction. Les EDC se prêtent aussi aisément à du travail structuré : scorecard, catégorisation par typologie, classements & priorisation… des trucs avec lesquels un consultant adore jouer !

Face-au-Conflit : Aujourd’hui, face à la multitude de méthodes de défense existantes, quels conseils donneriez-vous à nos lecteurs désireux de s’orienter ?

Guillaume Morel : Je vais vous faire une réponse très classique, mais qui est ma conviction. Peu importe la méthode, choisissez un prof. L’important c’est de sentir le prof : est-il réaliste dans son enseignements (techniques/enchaînements réalistes, mises en situation), est-il pédagogue (adapte-t-il son discours à chaque pratiquant), avez-vous un bon fit avec lui ? Après, regardez un peu l’ambiance du club et idéalement qu’il ne soit pas trop loin de chez vous si vous êtes du genre à ne pas tenir dans la durée quand les trajets sont longs (c’est mon cas). Après, ça pourrait être du Tai Ji Quan comme méthode, peu importe ! J’exagère peut être un peu (quoiqu’en Chine, j’ai vu du Tai Ji très très pragmatique).

Face-au-Conflit : Avez-vous une méthodologie pour résoudre un conflit ? Concrètement que faut-il faire ?

Guillaume Morel : Quel genre de conflit ?
Pour les conflits professionnels / de management : comprendre les raisons de ce conflit, et combattre ces raisons… à défaut, il y a 2 options : reste ferme et avancer dans la direction que l’on a choisi, ou bien laisser couler. Le choix entre ces 2 options dépend de nombreux paramètres : avec qui est le conflit, quels sont les enjeux, quels appuis a-t-on si l’on insiste, quelle chance on a de gagner le conflit, est-ce qu’on choisit bien son combat, etc. Il y a de quoi écrire plusieurs bouquins là ! :)

Pour les conflits interpersonnels : tout dépend des personnalités… moi je suis Driver / INTP (pour les habitués des styles sociaux & MBTI), je n’aime pas les conflits, je trouve généralement cela peu efficace, et je laisse couler très facilement. Ma grande priorité est de ne pas être affecté personnellement par un conflit (santé first).

Pour les conflits de type agression : là on entre dans la fameuse « sécurité personnelle »… j’y ai le même état d’esprit que pour le point précédent. Autrement dit, mon ego n’a aucun soucis à supporter des insultes, un racket mineur, … je mesure bien le risque d’une confrontation physique, et ai une certaine peur (je choisis exprès ce mot) à mettre en jeu mon intégrité physique face à un « nobody ». Du coup, je suis un grand fuyard. Sauf si une personne chère est à risque.

Face-au-Conflit : a contrario, lors d’une crise que ne faut-il absolument pas faire ?

Guillaume Morel : Être motivé par un sentiment de vengeance.
Sur-réagir dans des cas d’agressions de type insultes, menaces à la légère.

Face-au-Conflit : Si le lecteur ne devait retenir qu’une seule chose, quelle serait-elle ?

Guillaume Morel : S’il n’y avait qu’une chose en général, ce serait… vivez heureux, avec un niveau de paranoïa adapté à votre besoin personnel en sécurité (cf intro de Protegor). Autrement dit, la paranoïa ne rend pas heureux, l’inconscience peut rendre heureux, mais à court terme (jusqu’à la faute), il faut donc trouver son juste milieu.

Si maintenant il n’y avait qu’une chose à retenir de cette interview (un conseil plus précis et qui ne soit pas l’intro de Protegor)… apprenez de vos conflits pour évoluer. Vous ne devez plus gérer vos conflits à 30 ans comme vous les gériez à 20 ans. Par exemple si au bureau vous essuyez des conflits depuis plusieurs années, le problème est peut-être aussi en vous.

Face-au-Conflit : Beaucoup de personnes attendent une suite à Protegor, travaillez-vous sur un volume 2 ?

Guillaume Morel : J’y pense et le ferai sûrement un jour, mais j’ai un gros problème de temps en ce moment.

 

Merci guillaume pour ton témoignage!

 

Pour contacter Guillaume:

http://www.protegor.net

Pour acheter le guide pratique Protegor (Lien affilié):

Cet article a 8 commentaires

  1. Merci pour cette interview. Je suis ravi d’avoir un petit parcours de guillaume Morel.
    A bientôt.
    Franck.

  2. Ludovic

    Merci de cette interview.

    J’aime beaucoup le blog de Mr Morel et c’est toujours cool de connaître un peu le parcours de chacun.
    A quand une page wikipedia ;-)

  3. Respect pour cet interview.

    Personnellement, je trouve les réponses très juste car il n’y a pas de honte à

    avoir, de vouloir éviter le conflit quel qu’il soit malgré le grade que l’on a,

    ou les années de pratique car notre intégrité physique ou moral est ce

    quel’on a de plus chère.Apprendre à ce défendre ne veut pas dire combattre et

    si s’enfuir est la meilleur solution alors je dit OUI.

  4. Ben

    Merci de cette interview.
    J’aime beaucoup le blog de Mr Morel et c’est toujours cool de connaître un peu le parcours de chacun.
    A quand une page wikipedia ;-)

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